Ecologie numérique

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Plus de 30 ans après le début d'internet, quelle est la consommation énergétique du numérique?

Une estimation de 2018 montre que le web émet annuellement 300 millions de tonnes de CO2; actuellement, le numérique est responsable d'environ 4 % des gaz à effets de serre. En effet, d’énormes quantités d’énergie sont nécessaires pour fabriquer et alimenter nos appareils et faire tourner les centres de données. Selon un rapport publié par Greenpeace, le secteur informatique représente entre 7 et 15 % de la consommation mondiale d’électricité, soit l’équivalent de 100 réacteurs nucléaires.

Des chiffres de The World Factbook montrent que pour l'an 2015 la consommation mondiale en électricité était de 21'780 000 000 (21.78 billion) de gigawatt-heure par an. On peut raisonnablement penser que cette consommation à augmenté depuis..

L’empreinte écologique du réseau va être de plus en plus importante, notamment à cause de l’augmentation de notre consommation de données et de l'augmentation du nombre d’utilisateurs à l’échelle mondiale, qui devrait passer de trois milliards aujourd’hui à plus de quatre milliards d’ici à la fin de la décennie. Selon certaines estimations, la pollution générée par l’industrie du net et son impact sur le climat sont équivalents à ceux du secteur de l’aviation.

Le web écolo ?

On estime l'empreinte annuelle moyenne d'un internaute à :

  • 350 kWh d'énergie
  • 200 kg de gaz à effet de serre
  • 3 000 litres d'eau

Ces chiffres comprennent la fabrication des équipements des utilisateurs et des objets connectés mais aussi la consommation d’énergie (fonctionnement 24/24 et 365/an du réseau et des centres de données). La consommation d’eau est liée à la fabrication des équipements, à la production de l’électricité et au refroidissement des centres de données. Et, bien sûr, la mise au rebut des appareils numériques augmente leur empreinte écologique.

Image par Steve Buissinne de Pixabay

On pourrait logiquement penser que le problème du web sont les data centers (centre de données), ne sont-ce pas eux qui sont les principaux responsables de l'empreinte du web ? Oui bien sûr, les data centers contribuent à l'empreinte écologique du web. Mais on dénombre 200 équipements utilisateurs (smartphones, ordinateurs, écrans, box, objets connectés, etc) pour 1 serveur, et la fabrication et l'utilisation de ces 8'800 millions d’équipements utilisateurs impacte bien plus l’environnement que les 44 millions de serveurs regroupés dans les centres de données. Les data centers ne représentent qu'un tiers la consommation d'énergie d'internet. A nous donc de réagir !

Réduire notre impact

A notre échelle, que pouvons-nous donc faire pour alléger notre empreinte ?

Vous avez sûrement déjà entendu parler de la règle des 3R (réduire, recycler, réutiliser):

  • réduire notre consommation
  • recycler en éliminant de la bonne manière
  • réutiliser en donnant une deuxième vie et/ou en réparant si besoin

Cette maxime peut être appliquée dans beaucoup de domaines de notre vie, et particulièrement dans le numérique. Nous pouvons lutter contre l'obsolescence programmée des appareils en allongeant leur durée de vie, en les utilisant plus longtemps, en les réparant et en ne changeant pas d'appareil dès la sortie de la dernière version.

Quelques chiffres intéressants :

  • 85 % des ordinateurs usagés peuvent être réparés ! La proportion est à peu près identique pour les téléphones et pour un grand nombre d’autres équipements électroniques.
  • La fabrication d’un ordinateur portable en Chine émet 100 fois plus de gaz à effet de serre qu'un an d’utilisation en Europe. Dès lors, allonger la durée de vie d’un ordinateur portable de 3 ans à 6 ans permet d'économiser 150 kg CO2e* / an.
  • Se connecter en 4G nécessite 15 fois plus d’énergie qu’avec une box (boitier qui permet de connecter une maison au réseau internet).

* le CO2e (CO2 équivalent) est une unité qui permet de comparer les impacts des différents GES (Gaz à Effets de Serre) et se mesure relativement au principal d'entre eux, le dioxyde de carbone. En Europe, 1 kWh électrique produit environ 0,44 kg CO2e. Il s'agit d'une moyenne plutôt variable car 1 kWh hydraulique ne produit que 4 grammes CO2e tandis que 1 kWh charbon produit 1 kg CO2e.

Adopter les bons réflexes, quelques pistes concrètes

Il est possible de réduire l’impact de sa consommation énergétique en suivant quelques principes (liste non exhaustive). Nous vous proposons une petite sélection d'informations, trucs et astuces avec quelques explications.

Utiliser les moteurs de recherche à bon escient
En moyenne, un internaute fait 949 recherches internet par an. Cela correspond à l’émission de 287'600 tonnes CO2e et revient à faire plus de 1,5 millions de kilomètres en voiture. Simplifier ses recherches en entrant directement l’adresse web d'un site dans le navigateur ou en la mettant en «favori» au lieu de chercher sur un moteur de recherche divise par 4 les émissions de GES. Utiliser le moteur de recherche Ecosia qui plante des arbres au Burkina Faso, Pérou et Madagascar à chaque mot clé recherché. Il reverse 80% de ses bénéfices selon un programme de reforestation présent dans le monde entier.

Les courriels au format texte sont 12 fois moins lourds qu'au format HTML
Envoyer des courriels au format texte, sans pièce attachée mais un lien pour la télécharger (ou alors bien optimiser les pièces jointes). Si l’e-mail est au format HTML, ne pas joindre les images et feuilles de style, mais laisser à l’utilisateur le choix de les télécharger; limiter le contenu au strict nécessaire (supprimer les signatures graphiques). L’approche est d’autant plus intéressante quand le nombre de destinataires est important. A l'échelle mondiale, passer du format HTML au format texte permettrait d'économiser 8 millions de To* de bande passante et d'espace de stockage chaque année!
*téraoctet, 1To = 1'000 Go

Allonger la durée de vie des équipements
Comme dit plus haut, c’est la fabrication de nos équipements numériques qui concentre le plus d’impacts; le geste clé consiste alors à utiliser le plus longtemps possible les équipements existants. En luttant ainsi contre le phénomène d’obsolescence programmée on réduit les impacts associés à la fabrication de nouveaux équipements. En plus de conserver ses équipements plus longtemps, on peut aussi en acheter d’occasion / reconditionnés et, bien entendu, les apporter chez un reconditionneur lorsqu’on ne souhaite plus les utiliser.

Eteindre sa box et le boîtier TV le soir
Allumés 24/24, une box ADSL et le boîtier TV associé consomment en moyenne 200 kWh par an, soit la consommation électrique annuelle de 7 ordinateurs portables utilisés 8 h par jour. En éteignant sa box pour la nuit, on peut facilement économiser 65 à 130 kWh, soit 7 à 19 kg CO2e ou 650 à 1'300 litres d’eau par an.

Limiter l'usage du cloud au strict nécessaire
Le stockage en ligne de ses e-mails, photos, vidéos, musiques, et autres documents impose des allers-retours incessants entre l'ordinateur de l’utilisateur et les serveurs. Or, transporter une donnée sur internet consomme 2 fois plus d’énergie que de la stocker localement pendant 1 an. Il faut donc favoriser au maximum le stockage et l’usage local de ses données, sans pour autant oublier d'en faire des backups. Supprimer 1Go de données dans le cloud économise 0.04kg CO2e/an.

Arrêter de regarder la télévision via l'internet
La vidéo en ligne représente plus de 60 % du trafic internet. Si bien que regarder une émission en streaming HD via sa box ADSL émet autant de gaz à effet de serre que de fabriquer, transporter et lire un DVD (que vous pouvez prêter en plus!).

Pour aller plus loin, une liste de 72 bonnes pratiques, par Opquast.

Notre manière de travailler

En tant qu'entreprise sensible à l'impact écologique du web, nous faisons notre possible pour réduire notre consommation, celles de nos clients et des internautes qui visitent les sites. Le poids moyen d’une page d'un site internet a été multiplié par 115 en 20 ans, passant de 14 Ko en 1995 à plus de 1'700 Ko en 2018, avec une accélération du phénomène ces dernières années.
A titre de comparaison, l’ordinateur de bord de la mission Apollo en 1969 (il y a 50 ans) avait une capacité de stockage de 70 Ko et une mémoire vive de 4 Ko. A chaque fois que nous envoyons un e-mail, cela nécessite plus de puissance que l’ordinateur de la mission Apollo qui nous a permis d’aller sur la Lune !

Interface de l'Apollo Guidance Computer (AGC)

Comme créateur de sites nous pouvons conseiller au mieux nos clients sur la manière de concevoir les pages. Notre manière de travailler alliée à notre CMS Sémpio nous permet de créer des sites adaptés, avec un poids correct, une bonne vitesse d'affichage et une navigation facilitée.

Tout comme pour les appareils électriques et les pneus, il existe aussi un classement pour les sites internet, dont voici un exemple avec une de nos réalisations qui obtient la note A: classement pour le site swisstb.org.
Il est aussi possible de faire un deuxième test avec GTmetrix (coller www.swisstb.org dans URL et cliquer sur "test your site"), qui montre que la vitesse de chargement est bonne, grâce à un poids optimisé et une construction de site bien réfléchie.
Si vous désirez faire un pas de plus pour la planète avec votre site internet, n'hésitez pas à nous demander conseil ! Nous serions ravis de vous aider à optimiser votre site.

Sources:
greenit.fr
greenpeace.fr


Date de publication 15.06.21